Le camp d’été zen réunit des pratiquant·e·s débutant·e·s et expérimenté·e·s d’Europe et d’Amérique du Sud. Tout comme les stages de méditation organisés tout au long de l’année, il donne l’occasion d’approfondir sa pratique du zen lors de plusieurs séances quotidiennes.
Le réveil au temple zen
À 7 h du matin, après une courte cérémonie dans le dojo zen, deux pratiquant·e·s sonnent la cloche en courant à travers le temple, pour appeler la communauté au zazen de 7 h 30.
Les personnes chargées du réveil saluent tout d’abord dans les quatre directions, illustrant la dimension ouverte, universelle, de la pratique du zen.
La pratique de zazen
Le cœur de la pratique du zen consiste à se concentrer en posture assise zazen.
Les pratiquant·e·s restent assis et immobiles face au mur, dans une posture très précise, et tournent leur attention vers l’intérieur, en suivant leur respiration et en laissant passer les pensées.
Le sussho ou les kyosakuman corrigent les postures de zazen.
La marche méditative zen
La marche méditative kinhin vient rythmer la séance de méditation, qui comporte généralement deux temps d’assise d’à peu près trente-cinq minutes. Elle poursuit la concentration sur la posture et la respiration de zazen, mais dans un mouvement lent. Chaque détail, de la racine du gros orteil au sommet du crâne en passant par le petit doigt de la main gauche, contribue à maintenir l’attitude de l’esprit correcte.
Tenue correcte exigée
Un crâne rasé et un kimono noir seront toujours bienvenus, mais une tenue sombre – pour ne pas distraire le regard des autres – et confortable – pour pouvoir croiser les jambes – ainsi qu’une chevelure naturelle suffisent pour pratiquer.
Le samu : concentration sur le travail manuel
Les pratiquant·e·s sont également invité·e·s à poursuivre leur concentration en participant au travail manuel pour le bien-être de la communauté lors du samu.
Laïc·que·s ou ordonné·e·s, les stagiaires s’extraient un moment de leur vie sociale habituelle pour s’impliquer davantage dans la méditation zen. Les individualités les plus diverses s’harmonisent pendant quelques jours et, sans renoncer à la fantaisie, s’engagent avant tout à ne pas déranger la pratique des autres.
Si des personnes résident à l’année au temple et assument le rôle de gardien, et si des samus réguliers sont organisés tout au long de l’année, le camp d’été est l’occasion d’entretenir les bâtiments et les alentours.
Les distinctions de genre ou d’ancienneté dans la pratique n’ont pas lieu d’être et chacun·e participe à tour de rôle aux tâches ménagères.
En 2019, une plantation de diverses essences d’arbres a été réalisée au temple Yujo Nyusanji, afin de tester leur adaptation au réchauffement climatique. Le camp d’été est l’occasion de désherber afin de favoriser la croissance des jeunes pousses.
Enfants bienvenus
Maître Kosen a toujours aimé les enfants et sa sangha est une des rares à les accueillir lors du camp d’été. Les parents s’organisent pour effectuer à tour de rôle une garde commune pendant les zazens, afin de participer à autant de zazens que possible tout en assurant le bien-être de leur progéniture.
Le temple est un petit paradis pour les enfants, où ils peuvent jouir d’une semi-liberté dans un environnement protégé, jouer avec d’autres enfants, interagir avec des adultes parlant différentes langues et de différentes cultures, et se régaler le matin de la gen-maï, la soupe de riz et de légumes assaisonnée de tamari et de gomasio !
Jusqu’à 16 ans, ils ne pratiquent pas zazen, mais effectuent de temps en temps de petits samus tels que le débarrassage des tables. Lorsqu’ils ont plus de 16 ans, il peuvent pratiquer un zazen par jour et participer aux samus.
La cuisine
Le tenzo, ou chef·fe cuisinier·ère, tient un rôle essentiel, reconnu depuis Dogen au plus tard.
Chaque stagiaire peut participer à la cuisine lors du samu général du matin ou de l’après-midi.
Les permanents, qui assistent à la totalité du camp d’été, se voient attribuer à chacune des trois sessions un samu différent, par exemple dans l’équipe cuisine.
La couture du kesa et du rakusu
Les pratiquant·e·s qui souhaitent recevoir l’ordination de bodhisattva, de moine ou de nonne cousent leur rakusu et leur kesa.
La couture zen du kesa et du rakusu se fait selon une méthode précise, transmise oralement depuis des siècles.
Les activités
Au cours du camp d’été, lors de la préparation notamment, diverses activités telles que des cours de yoga ou des matchs de foot sont organisées.
La pratique du zen passe avant tout par le corps, et il est important d’entretenir sa souplesse et sa forme physique, dans la mesure de ses possibilités.
La fête zen
La discipline des temples zen se relâchait traditionnellement lors d’une journée de carnaval où tous les excès étaient permis. Maître Deshimaru a adapté cette tradition sous la forme d’une fête précédant la sesshin, qui se déroule dans des limites plus policées.
Les Jeux olympiques et paralympiques du zen ont vu s’affronter l’équipe de la France profonde, l’équipe du Nord, et l’équipe du Sud lors des épreuves du revêtement du kesa, de la marche lente la plus rapide, du meilleur coup de kyosaku, et du plantage d’encens.
Le zen ne repose ni sur l’élitisme ni sur le validisme et s’adresse à tous·tes. La pratique régulière conduit naturellement et progressivement à dépasser ses limitations, sans chercher une quelconque performance.
Les sketches parodient souvent les petits événements qui sont venus ponctuer la vie du camp.
Le coucher
Les journées du camp zen sont intenses. Chacun·e est invité·e à respecter le repos des autres. Les claquettes viennent indiquer à tous·tes que l’heure de respecter le silence et le sommeil a sonné.